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12 septembre 2018.

Mon bureau.

A ma gauche, deux minéraux. Une sphère de malachite achetée récemment à la collectionneuse passionnée du fort Vauban, sur la presqu’île de Fouras. Et une de rhodonite, dénichée dans un salon de Gironde. A ma droite, un carnet ponctué d’aquarelles des hauts lieux New Yorkais. Il m’a tapé dans l’œil alors que je sortais du Moma, il y a tout juste un an. Le confident parfait pour mon projet.

L’argile, j’en rêve seulement depuis 2016. Pourtant je l’avoue, j’avais vaguement travaillé déjà le béton cellulaire, le plâtre, le papier mâché au cours de brèves expériences. La rencontre avec la sculpture avait donc eu lieu, mais elle était passée inaperçue.

Steven Spielberg, dans son désormais célèbre discours, prétend qu’il faut prêter l’oreille très attentivement aux murmures de ses rêves. J’étais manifestement inapte à les entendre.

La terre, je l’ai d’abord aimée pour y faire pousser les arbres et fleurs de mon jardin. Un peu plus tard des légumes, après deux années sabbatiques et une rencontre déterminante avec Pierre Rabhi. Je pus alors mesurer l’apaisement qui était le mien, les deux mains plongées dans l’humus, les cailloux, les lombrics, et tout ce joyeux petit monde.

Et toujours pas de murmure.

Je repris alors le chemin de la craie et du tableau noir. Un beau chemin assurément, sans doute même le plus beau, s’il n’était si mal balisé.

Impossible en vérité, au dessus de mes forces. Je renonçais à enseigner.

Par désoeuvrement, et un heureux hasard aussi, je participais alors à mon tout premier cours de poterie avec l’inénarrable Berlande. Une rencontre magique. Quelques séances plus tard, contre toute attente, le murmure parvenait jusqu’à moi. Enfin.

Un chuchotement au tout début, à peine un souffle. Mais j’avais commencé à écouter.

Une vibration me parcourut le corps. L’argile agissait comme un diapason, je m’accordais jour après jour à ce nouveau son. Le murmure devint cri assez rapidement, et dans l’argile j’eus la vision du minéral. Je percevais clairement la musique qui était mienne. Je décidais sans plus attendre de jouer ma propre partition.

Depuis je n’ai fait que cela, formuler mon rêve encore et encore, travailler sans relâche à sa concrétisation. Comme tu me lis, c’est que j’ai commencé à me hisser à sa hauteur. Me voilà sculptrice énergétique !

Et puisque la profession n’existe pas, il me fallait la créer.

Je me réjouis fort de t’inviter pour la toute première fois au cœur de l’expérience naissante de Cosmical. Je ne t’en dis pas davantage, je te laisse découvrir mes premières œuvres, leurs vertus et, si tu prêtes bien l’oreille, choisir celle qui te murmurera de l’adopter un jour.

Je te souhaite de belles rencontres.